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Traité contre la profilération des combustibles fossiles

Voici le texte qu'ont signés 2185 scientifiques du Monde entier, pour "appeler les gouvernements du monde entier à adopter et à mettre en œuvre de toute urgence un Traité de Non-Prolifération des Combustibles Fossiles, afin de protéger la vie et les moyens de subsistance des générations actuelles et futures par une élimination progressive mondiale et équitable des combustibles fossiles, conformément au consensus scientifique de ne pas dépasser un réchauffement de 1,5ºC.
Le système des combustibles fossiles et ses impacts sont mondiaux. Ils nécessitent donc une solution mondiale. Nous demandons aux gouvernements d'entamer de toute urgence des négociations en vue d'élaborer, d'adopter et de mettre en œuvre un Traité de Non-prolifération des Combustibles Fossiles établissant un plan mondial contraignant visant à :

Mettre fin à toute nouvelle expansion de la production de combustibles fossiles, conformément aux meilleures données scientifiques disponibles, telles que décrites par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et le Programme des Nations unies pour l'environnement ;

Éliminer progressivement la production actuelle de combustibles fossiles d'une manière juste et équitable, en tenant compte de la dépendance respective des pays à l'égard des combustibles fossiles et de leur capacité de transition ;

Investir dans un plan de transformation pour garantir un accès à 100 % aux énergies renouvelables dans le monde entier, aider les économies dépendantes des combustibles fossiles à se diversifier et permettre aux personnes et aux communautés du monde entier de prospérer grâce à une transition mondiale équitable..

Le consensus scientifique est clair : les activités humaines sont les principales responsables du changement climatique mondial, et la crise climatique représente aujourd'hui la plus grande menace pour l'humanité et la nature.
La combustion de combustibles fossiles - charbon, pétrole et gaz - est le principal responsable du changement climatique, puisqu'elle est à l'origine de près de 80 % des émissions de dioxyde de carbone depuis la révolution industrielle.
Pour maintenir le réchauffement en deçà de l'objectif de température de 1,5ºC, tel que l'établissent la littérature scientifique et le rapport spécial du GIEC sur les 1,5ºC, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites d'au moins 45% au niveau mondial d'ici à 2030.
Selon le dernier rapport les écarts entre les besoins et les perspectives en matière de production (Production Gap Report), cela nécessite une baisse moyenne de la production de combustibles fossiles d'au moins 6 % par an entre 2020 et 2030. Toutefois, l'industrie des combustibles fossiles prévoit d'augmenter sa production de 2 % par an. Il est essentiel que la transition mondiale vers un monde sans carbone soit équitable et basée sur une répartition juste de l'action climatique attendue pour chaque pays, selon leur contribution historique au changement climatique et leur capacité d'action. Cela signifie que les pays les plus riches doivent réduire leur production de combustibles fossiles à un rythme plus rapide que les pays les plus pauvres qui ont besoin d'un soutien plus important pour assurer la transition, notamment en réorientant les financements et les subventions des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables.
En plus des impacts climatiques, de nouvelles recherches démontrent que la pollution atmosphérique causée par les combustibles fossiles était responsable de près d'un décès sur cinq dans le monde en 2018. Ces impacts sanitaires et environnementaux importants sont issus de l'extraction, du raffinage, du transport et de la combustion des fossiles et sont souvent supportés par les communautés vulnérables et marginalisées. Dans le même temps, l'énergie centralisée générée par les combustibles fossiles concentre souvent le pouvoir et la richesse entre les mains d'une poignée de privilégiés, sans prendre en compte les communautés dans lesquelles l'extraction a lieu.
Actuellement, l'approche dominante pour lutter contre le changement climatique se concentre sur les politiques qui limitent les émissions de gaz à effet de serre et la demande de combustibles fossiles, par exemple en favorisant la croissance des substituts aux combustibles fossiles tels que les énergies renouvelables et les véhicules électriques. Mais les politiques visant à limiter la production et l'offre de combustibles fossiles à la source sont encore très limitées.
Pourtant, les efforts visant à réduire la demande de combustibles fossiles seront réduits à néant si l'offre continue de croître. La poursuite de la production signifie soit que les combustibles fossiles continueront d'être brûlés pour produire de l'énergie, ce qui entraînera un réchauffement catastrophique de la planète, soit que l'industrie et les pays qui dépendent des combustibles fossiles seront confrontés à des actifs, des travailleurs et des économies sans avenir, puisque que les flux de revenus gouvernementaux sur lesquels reposent actuellement le développement, l'emploi dans le secteur public et les services publics essentiels s'évaporent.
S'il est vrai que l'accord de Paris pose des bases importantes pour une action du côté de la demande, sans une coopération internationale et des processus politiques axés sur l'offre de combustibles fossiles, les pays continueront à dépasser leurs objectifs d'émissions déjà insuffisants.
Compte tenu de l'importante contribution historique des combustibles fossiles au changement climatique et des plans d'expansion continus de l'industrie, nous demandons une solution à la hauteur du problème. L'abandon progressif du charbon, du pétrole et du gaz conformément à l'objectif de 1,5ºC nécessite une coopération mondiale, juste et équitable, qui tienne compte du degré de dépendance des pays à l'égard des combustibles fossiles et de leur capacité de transition. Cette coopération doit être soutenue par des ressources financières, y compris le transfert de technologies, afin de permettre une transition juste pour les travailleurs et les communautés des pays en développement, ainsi qu’une vie décente pour toutes et tous.
Dans ce contexte, nous joignons nos voix à l'appel de la société civile, des jeunes leaders, des peuples autochtones, des institutions religieuses, des villes et des gouvernements locaux en faveur d'un traité mondial mettant fin à la production de combustibles fossiles."

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