
Nous sommes face à des stratégies d'obstruction
Valerie Masson-Delmotte, Jean Jouzel ou Marc-André Selosse, autant de paroles puissantes et éclairantes.
"Là où nous en sommes, c'est là où notre communauté scientifique énonce depuis des décennies où nous risquions d'être" ouvre Jean Jouzel. La parole scientifique délivre une connaissance et des modèles explicatifs qui se sont révélés exacts.
Encore faudrait-il "que la connaissance que l'on produit soit utilisée correctement, sinon à quoi ca sert" souligne Valérie Masson-Delmotte qui observe que nous sommes face à des "stratégies d'obstruction pour discréditer les leviers qui existent aujourd'hui pour agir efficacement".
Le constat est sévère : on va atteindre les 1,5°C dans les années 2040, puis dépasser les 2°C dans la seconde moitié du siècle.
L'avenir immédiat il est déjà joué.
L'avenir à moyen terme il se joue maintenant. On peut cependant encore espérer redescendre au début du siècle prochain autour ou en deça de 2°C.
Pour ce faire il est essentiel d'agir. Agir maintenant, agir efficacement, agir non pas pour la seule planète. "Il y a toujours eu des impacts exogènes ou liés au vivant," observe Marc-André Selosse, "Il n'y a pas de crise climatique ni de crise de la biologie" martèle-t-il avant de conclure que : " le problème c'est la crise de l'humanité. Ce sont des lieux où l'homme ne pourra plus vivre et ceux où il pourra vivre et comment."
Merci à Urbanomy et Oklima d'avoir organisé ce Climat Talk autour des deux sujets cruciaux "Biodiversité : victime et solution du dérèglement climatique" et "Décarboner pour durer : construire des stratégies résilientes."
Merci à Thomas Bladier. Allier la force de la parole scientifique et le témoignage des entreprises est au coeur de la transformation de notre modèle économique pour aller vers des solutions durables pour nos sociétés, pour notre vivre humain.
Les solutions passent par l'action de chacun, entreprises, collectivités et citoyens.
Des solutions d'ores et déjà, il y en a de nombreuses par des techniques décarbonées, par une prise en compte des scopes 1, 2 et 3 dans les prises de décisions. Et il y a des solutions naturelles. Les sols constituent potentiellement des stocks de CO2, souligne Marc-André Selosse, ce qui stocke dans le sol c'est le vivant : ce sont les cadavres des microbes qui meurent dans le sol, et qui sont si petits qu'ils restent coincés dans des micros crevasses. La biodynamique dans les sols, c'est ça la solution.
Agir chacun et ensemble aujourd'hui car au delà de l'urgence climatique il y a l'urgence pour l'humanité.