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Le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal

Le réchauffement climatique menace l'équilibre actuel de la biodiversité, au point qu'une sixième extinction du vivant est enclenchée ; non plus sous l'effet de causes naturelles comme une météorite ou une explosion volcanique, mais du seul fait de la violence de l'activité humaine sur son environnement.
Parallèlement la biodiversité constitue une arme dont nous disposons pour atténuer les effets du réchauffement climatique, par l'extraordinaire bibliothèque de solutions du vivant dont elle recèle. Or au fur et à mesure que cette pluralité s'étiole sa puissance défensive s'amenuise.
Étonnamment les Etats et les responsables ont pris tardivement conscience de cette réalité, ainsi les COP sur la biodiversité avancent plus lentement que les COP climatiques.

Succédant aux objectifs d'Aichi adoptés en 2010, lesquels visaient à "vivre en harmonie avec la nature", prenant pour horizon 2050 et stipulant que « la diversité biologique est valorisée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, en assurant le maintien des services fournis par les écosystèmes, en maintenant la planète en bonne santé et en procurant des avantages essentiels à tous les peuples », les pays se sont mis d'accord à Montréal le 19 décembre 2022 sur un nouveau cadre mondial pour la biodiversité (Global Biodiversity Framework, GBF) qui affirme que « d'ici à 2050, la biodiversité est appréciée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, ce qui permet de maintenir les services écosystémiques, de préserver la santé de la planète et de procurer des avantages essentiels à tous les peuples. »
Les spécialistes apprécieront les nuances sémantiques. La réalité est plus inquiétante. Les objectifs d'Aichi énonçaient 20 objectifs tangibles. Aucun n'a été atteint dix ans plus tard !!!

Il ne reste plus qu'à espérer que les 23 objectifs qui accompagnent le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal connaitront un meilleur sort que leurs prédécesseurs. Ils ont fait l'objet d'apres discussions et n'ont été conclu qu'au prix du renoncement aux objectifs généraux intermédiaires à 2030, sur l’état des écosystèmes, les taux d’extinction et l’état des populations d’espèces sauvages.

Pour en savoir plus, et connaître quelles intentions du texte trouveront une traduction opérationnelle, nous devrons attendre la COP 16 organisée en 2024 en Turquie. Que la diplomatie est affaire de lenteur quand le climat est Urgence !!!

A noter dans les accords l'affirmation d'ambitions fortes :
- Le lancement de la restauration effective de 30% d’aires marines et terrestres dégradées.
- La protection à l’échelle mondiale de 30% d’aires marines et terrestres.
- La réduction des pollutions à des niveaux sans danger pour la biodiversité, avec mention explicite des pesticides et des plastiques
- Une aide financière de 20 milliards de dollars par an à partir de 2025 et 30 milliards à partir de 2030 vers les pays en développement.

De la même manière que pour les COP Climat, il revient désormais à chaque Etat de rédiger ou actualiser leurs stratégies nationales d’ici à la COP 16 en Turquie en 2024.

L'accélération de ces processus internationaux devient chaque jour plus nécessaire, tant il y a urgence pour le climat, urgence pour la biodiversité et in fine urgence pour l'humanité.

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