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L'aviation se fixe un objectif de 0 émissions carbone nettes en 2050

Le secteur de l’aviation internationale assure le transport des biens et des marchandises ( 2,3 milliards de voyages et de 40 millions de tonnes de marchandises par an). Il emploie 33 millions de personnes et pèse 1.500 milliards $ dans le PIB mondial, soit le poids économique de l'Espagne.

Le secteur aéronautique émet 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui est peu si on regarde le chiffre en absolu, mais beaucoup au regard du nombre de personnes, quelques centaines de millions, qui empruntent l'avion. Et si on se concentre sur les jets privés la disproportionnée augmente et alimente actuellement des débats sociétaux.

Face à cette réalité le monde de l'aérien a décidé de prendre le sujet à bras le corps. Ainsi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), organisme dépendant des Nations Unies qui regroupe 193 pays pour définir les modalités de coopération entre États et de partager du ciel au bénéfice de tous, a travaillé en 2022 sur le sujet.

Cela en commencé en février 2022, quand le Comité de la protection de l’environnement en aviation (CAEP) de l’OACI a produit un réflexion substantielle sur la durabilité environnementale de l’aviation. Les principales avancées ont porté sur l’objectif ambitieux à long terme (LTAG) pour l’aviation internationale, les nouvelles normes et orientations mondiales visant à soutenir la mise en œuvre continue du Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) de l’OACI, et les aspects techniques de la durabilité des carburants d’aviation.

Durant l'été L’OACI, les ministres et les responsables des aviations civiles ont engagés des pourparlers en vue d’un objectif mondial ambitieux à long terme (LTAG) d’émissions nettes de carbone nulles/de réduction à zéro des émissions nettes de carbone d’ici 2050, à l’appui de l’objectif de l’Accord de Paris en matière de température. Ils se sont mis d'accord sur les voies et la faisabilité d'un tel objectif, faisant ressortir un potentiel de réduction substantielle des émissions de CO2 par des mesures sectorielles, notamment des innovations dans le domaine des cellules, des technologies, de l’exploitation et des carburants.

Ces travaux se sont conclus lors de la 41e session de l’Assemblée générale de l'OACI (du 27 septembre au 14 octobre 2022) à Montréal. Ainsi le secteur de l’aviation internationale s’est fixée l'objevtif de réduire à zéro les émissions nettes de carbone d’ici 2050. Dans une déclaration du Groupe d’action du transport aérien (ATAG) le secteur aéronautique a pris l’engagement que « les émissions nettes de carbone des vols internationaux d’aviation civile seront nulles d’ici 2050, grâce à l’accélération des mesures d’amélioration de l’efficacité, à la transition énergétique et aux innovations dans l’ensemble du secteur, et en partenariat avec les gouvernements du monde ».

Concrètement le secteur aéronautique prévoit que les réductions globales d’émissions de CO2 les plus importantes d’ici 2050 seront obtenues grâce à des carburants et à des sources d’énergie propres, la baisse des émissions de gaz à effet de serre pouvant atteindre 55 %. Les nouvelles technologies, notamment les configurations traditionnelles avancées et les nouvelles configurations non conventionnelles des cellules, devraient améliorer le rendement de 21 % au maximum, tandis que les progrès réalisés sur les performances en vol pourraient représenter un gain maximal de 11 %, à la faveur d’innovations telles que le vol en formation. Le solde étant obtenu par une réduction des émissions aéroportuaires.

Cet objectif est la contribution normale et indispensable du secteur aérien à la décarbonation de l'économie mondiale. Si le discours se veut rassurant, restent des questions corolaires, combien de km2 de terres agricoles seront-elles nécessaires pour produire les biocarburants convoqués, et saura-t-on produire dans les délais impartis les quantités d'électricité et d'hydrogène nécessaires, quand il faudra dans les même délais décarbonner l'automobile et le maritime ? Pour l'heure retenons le volontarisme exprimé. Et soyons vigilant sur l'enchainement rapide des étapes à franchir.

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