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Hausse Prévisible et Prévue du prix des énergies

La hausse des prix de l'énergie frappe douloureusement de nombreuses familles prises de court par la brutalité des augmentations. Et cette flambée des prix énergétiques semble surprendre les gouvernements tout autant que l'expression de désarroi des populations confrontées au fin de mois impossible quand une dépense s'ajoute à l'équation fragile du budget familial.
Pourtant ceci était non seulement prévisible mais surtout prévu. Au delà des causes conjoncturelles liées à la crise épidémique, la hausse tendancieuse des prix de l'énergie est une évidente conséquence du mur de CO2 qui se dresse devant nous. Depuis des années tous les experts s'accordent pour énoncer une forte et inéluctable hausse à l'approche des échéances. L'incompatibilité viscérale de l'usage des énergies carbonées avec les atteintes des objectifs de préservation planétaire du Climat impose sa réalité.

Ainsi la Commission que les économistes de renom Nicholas Stern et le professeur Joseph Stiglitz, a été initiée par la Coalition pour la tarification du carbone (CPLC) en novembre 2016 lors de la COP22 au Maroc. Elle a étudié le rôle que la tarification du CO2 dans l'atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.

Il en ressort selon cette Commission Stern-Stiglitz que le prix du carbone doit se situer entre 40 à 80 dollars la tonne de carbone en 2020, puis augmenter progressivement à 50 à 100 dollars en 2030.

C'est peu ou prou ce que nous constatons sur les marchés.

Selon Nicholas Stern "ces fourchettes de prix sont fondées sur notre étude des expériences de politiques industrielles et sur les travaux des experts. Nous avons traité les données et les informations des entreprises dans l’optique de déterminer le niveau de prix qui affecterait leurs décisions. Nous avons également étudié des modélisations de changements de technologies et d’autres hypothèses agrégeant davantage de données."

Afin que cette hausse du prix du CO2 ait le moins d'impact sur les consommateurs les gouvernements devraient avoir mis en place en amont des mesures suffisamment incitatives pour amener les consommateurs à avoir fait le choix d'une mobilité et d'un chauffage decarboné, et d'avoir decarboné l'électricité.

Les premières mesures relevant de États individuellement, la troisième des États européens collectivement.

Or force est de constater qu'à part la Norvège qui a fortement engagé la decarbonation de sa mobilité (113 275 des 176 276 voitures particulières immatriculées en Norvège en 2021 étaient 100 % électriques, soit 63%. Les véhicules essence ou diesel ne représentant plus que 8,2% des ventes) les autres pays en Europe sont à la traîne... même si l'on observe un frémissement.

Concernant le chauffage en France la précédente réglementation thermique (RT2012) incitait fortement au développement du chauffage gaz contre toute logique environnementale. Il a fallu attendre le 1er janvier 2022 pour que la nouvelle RT2020 s'applique et incite à des modes de chauffage et des voies d'isolation cohérents avec les trajectoires de réduction des émissions de CO2.

Enfin sur la décarbonation de l'électricité, à part quelques pays, beaucoup utilisent encore le charbon et le gaz pour fabriquer l'électricité. Ce qui a une double conséquence. Non seulement l'électricité n'est pas suffisamment decarbonée, mais de plus le marché européen de l'électricité (car c'est au niveau européen que les prix se fixent) restent corrélés au prix du gaz. Ce qui dans le contexte de prix du gaz élevé a des répercussions sur le prix de l'électricité, qui ne devraient pas être dans un monde décarboné.

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