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Accélérer la réduction des émissions de CO2

L’année 2020 est assurément marqué du sceau de la propagation du Covid19, son émergence d’abord et à présent la deuxième vague, provoquant le décès de plus de 1 millions de personnes de par le monde, et mettant de nombreuses économies nationales en état de récession sévère.

Pour grave que soit cette épidémie dont il est trop tôt de tirer le bilan, celle-ci ne doit pas être l’arbre du péril sanitaire qui masque la forêt du péril climatique. Certes le jour du dépassement aura cette année, sous l’effet d’une moindre consommation due au confinement, reculé au 22 août contre le 29 juillet l’an dernier, nous ramenant au chiffre de 2012. Mais c’est encore 155% d’une planète qu’il faudrait pour tenir durablement notre niveau de consommation. Surtout la concentration en CO2 dans l’atmosphère ne donne pas de signe de fléchissement. Ainsi avec 412.55 ppm mesuré en août 2020 depuis la base de Mauna Lao, contre 409.95 mesuré en août 2019, c’est 2 ½ ppm de plus en une année, alors même que durant ses 7 millions d’années l’histoire de l’humanité (avant 1850 et notre ère industrielle) s’est écrite avec une concentration en CO2 inférieure à 280 ppm ! Et ce ne sont les incendies records auxquels nous assistons dans l’ouest américain qui démentiront l’accroissement de la menace climatique.

Plus inquiétant est la réorientation des priorités des politiques publiques qui pourraient être tentées de lâcher la proie du réchauffement climatique (qu’elle tient plus que mollement au demeurant) pour l’ombre de la relance. Or une année 2020 blanche en termes d’action signifie un dixième de la nécessaire décennie d’action 2020-2030 pour enrayer le réchauffement aux alentours des 1,5°C

Le récent vote des députés de la commission de l’Environnement (ENVI) du Parlement européen, ce jeudi 10 septembre, en faveur d’une réduction de 60 % des émissions de GES comme nouvel objectif climatique de l’UE à l’horizon 2030 est encourageant (le texte initial visait 55%). Certes le vote fut très serré (40 voix pour, 37 contre et 4 abstentions). Certes il faudra encore que ce texte porté par la suédoise Jytte Guteland, rapporteure du Parlement sur la loi Climat, soit adopté par l’ensemble des députés en session plénière en octobre. Néanmoins ceci constitue un signal volontariste, de même que les propositions d’appliquer l’objectif 2050 de neutralité climatique à chaque État membre individuellement (et non pas uniquement à l’UE dans son ensemble) ou bien celles d’établir un budget de l’Union pour les GES.

Certes l’Europe n’est que le 3e émetteur mondial, loin derrière la Chine et les USA, mais premièrement une part non négligeable des émissions de CO2 chinoises sont en réalité européennes du fait de nos importations, et deuxième l’Europe étant le premier marché économique mondial, le signal que nous donnerions aurait des conséquences positives bien au-delà de nos frontières.

Seule certitude, il est urgent d’agir ! Et d’agir fortement

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